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Allonnes Antique Version imprimable

Près de 200 ans de recherches sur le territoire de la commune allonnaise ont mis en évidence l’existence de nombreuses structures anciennes. Aux côtés du sanctuaire de Mars Mullo, trois secteurs archéologiques principaux sont partiellement explorés.


Le sanctuaire des Perrières


1 - Edicule fouillé en 1968. / 2 - Pronaos.

Le sanctuaire des Perrières est connu dès le XIXe siècle. Le temple de forme quadrangulaire sur podium, est constitué d’une cella de 14,20 m. de côté, entourée d’une galerie large de 4 m précédée d’un pronaos à l’est. La décoration d’un bloc d’architrave confirme qu’il s’agit d’un temple de style corinthien. Le temple est centré dans une vaste cour recouverte d’un sol de tuffeau damé ou de terre battue de 76 à 79 m de côté, limité par un mur (stylobate ou péribole). En 1981, des prospections électriques ont révélé l’existence d’un portique et d’un pavillon d’angle au nord ainsi qu’une série de bâtiments à l’extérieur du sanctuaire. Dans la cour, au nord-est et à quelques mètres du temple, une construction quadrangulaire en petit appareil présente deux oculi centraux en brique. La nature de cette structure reste aujourd’hui indéterminée. Les divinités honorées sont citées par deux inscriptions l’une à Minerve, l’autre aux Fatae.

Les thermes


Redécouverte de structures liées aux thermes et leur destruction dans les années 60.

Les thermes ont fait l’objet d’une fouille importante, en 1840-1843, financée par la Conseil Général de la Sarthe et placée sous la responsabilité de Charles Richelet. Le résultat des recherches est connu par le descriptif des travaux, par un plan des fouilles, une vue cavalière et une maquette des vestiges au 1/20e sculptée par J. Bonhomme en 1847. En 1962, une grande partie des thermes est détruite lors de la construction d’un lotissement. En 1968 puis en 1975, l’aménagement de maisons particulières occasionna l’observation de structures liées à ces thermes. Il s’agit de bains publics avec au centre la palestre, grande aire dallée où se pratiquent les exercices physiques, et une grande piscine, flanqués de deux ailes symétriques proposant une même succession de salles. Seule l’aile orientale a été entièrement dégagée. Elle montre une salle latérale rectangulaire avec une abside, construite sur hypocauste dont le foyer condamné témoigne d’un état plus ancien, éventuellement transformée en vestiaire.

Le secteur d’Argenton/Le Marin


Dans les années 1970, des sondages révèlent l’existence sur les Champs d’Argenton et du Marin de quarante fosses et de trente puits, dont quelques uns seulement ont pu être étudiés. Datés par leur comblement de la fin du IIe ou du début du IIIe siècle ap. J.-C., ces puits ont une fonction qui reste à préciser, même si l’hypothèse de puits à eau réutilisés comme dépotoir paraît la plus vraisemblable.
A proximité immédiate de ces vestiges, des bâtiments de petite taille souvent maçonnés, ont été repérés. Faut-il y voir le reliquat d’habitats ou d'ateliers artisanaux ?
Les voies antiques sont seulement évoquées par les érudits locaux qui mentionnent quelques occurences sur la commune. Toutes ces indications d’érudits sont à prendre au conditionnel car aucune fouille archéologique n’a permis de les confirmer ou de les infirmer.
Certes la surface révélant des vestiges est très étendue, mais de nombreuses zones restent vierges de toute occupation. Les grands monuments comme les thermes, les sanctuaires des Perrières et de La Forêterie montrent cependant une taille et une qualité qui devaient faire d’Allonnes une aire d’importance au sein de la civitas cénomane.

Le sanctuaire de Mars Mullo sur le site de la Forêterie.

 
1 - Fouilles dans les années 50 / 2 - Fouilles en 2008.
3 - Vue d'une partie du site à partir d'une nacelle (2001). / 4 - Restitution du sanctuaire.

Situé sur un promontoire dominant la Sarthe à hauteur du gué de Chaoué, le site de la Forêterie à Allonnes, fut un des principaux lieux de culte des Aulerques Cénomans. Le sanctuaire de la Forêterie montre une occupation de près de huit siècles, entre le IVème siècle av. JC et le IVème siècle ap. JC.
Le sanctuaire est dédié au dieu Mars Mullo. Cette nouvelle divinité (dieu indigène romanisé) intégrée au panthéon romain, illustre l’esprit de tolérance de la religion romaine et la volonté de pérenniser sur un lieu de culte indigène, un sanctuaire d’un type nouveau, à la gloire de Rome. 

Le site dit "de la Tour-aux-Fées" est connu depuis le XVIIIe siècle. De nombreux, érudits, collectionneurs et chercheurs se sont passionnés pour ses vestiges antiques.  En 1953, le site est redécouvert par Pierre Térouanne. S’ouvre alors une longue période de fouilles menées, le plus souvent, par l’inventeur, aidé de membres de la famille ou d’amis. Il révèle un vaste sanctuaire gallo-romain qui succéda à une occupation gauloise antérieure. Un riche mobilier (armes, monnaies, inscriptions, sculptures, céramiques…) est exhumé permettant de dater l’occupation du site du IVe siècle av. J.-C. au Ve siècle ap. J.-C.
Les structures mises au jour vont évidemment susciter la curiosité des habitants d’Allonnes et des environs et devenir ainsi un lieu de promenade privilégié.
Les fouilles entreprises par P. Térouanne s’achèvent en 1979, précédant de deux années la disparition de celui qui aimait à se présenter comme «le simple terrassier de Mullo » .
Il faut attendre 1994 pour que l’Unité Mixte de Recherches 8546 du CNRS sous la responsabilité de Katherine Gruel et Véronique Brouquier-Reddé, reprenne des recherches qui se déroulent chaque année. Le plan des sanctuaires est alors complété. L’analyse des structures et du mobilier permet d’affiner les datations ainsi que les différentes phases de construction et de fréquentation du sanctuaire de Mars Mullo.
Aujourd’hui ce monument fait partie intégrante du paysage de la ville d’Allonnes dont il est le plus ancien témoin visible. (vue satellite du site avec Google Map)

La valorisation paysagère du sanctuaire de Mars-Mullo.

Pour concrétiser auprès des visiteurs une meilleure visibilité de l’emprise du sanctuaire de Mars Mullo, l’équipe du chantier d’insertion (sous la direction du CCAS de la Ville d'Allonnes), chargée de l’entretien du site à l’année, continue de symboliser au sol les principales structures des bâtiments.

 

> Informations sur l'accessibilité du Sanctuaire de Mars Mullo ici